Patrimoine : lieux et monuments
LE GROËNHOF
ORIGINE DE LA PROPRIETE
Sur une parcelle de terrain marécageux cultivée par Monsieur Symphorien Alleys et qu’ils achètent le 23 octobre 1767, M. Mickiels, avocat au Parlement, échevin de la ville et territoire de Dunkerque et son épouse font construire une maison et des bâtiments de ferme en 1777. Le 1er brumaire An XI, les époux Vandermeersch-Masselis rachètent la propriété qu’ils revendent à Monsieur Louis-Olivier Beaulieu, le 7 germinal An XIII. Le 7 mai 1810, Monsieur et Madame Jean-LouisDe Buyser-De Baecque, amis de Alphonse de
Lamartine qu’ils recevront plusieurs fois dans cette propriété, achètent la maison, la ferme et quelques hectares de terres pour y établir leur résidence d’été. A cette époque, la maison est entourée d’un petit jardin délimité par les bâtiments de la ferme et les pièces d’eau. C’est à Monsieur et Madame Jean-Louis De Buyser-De Baecque que l’on doit le jardin dessiné dans le goût anglais de l’époque, que l’on connaît aujourd’hui. Leur gendre, Alexandre Vandercolme (1805-1886) y expérimente un système d’assèchement qui fut ensuite répandu dans tout le pays. Alexandre Vandercolme et son épouse contribuèrent à l’embellissement du jardin par la mise en place de vases et de vasques de goût romantique qui paraissent dater de leur temps. Depuis le 8 juillet 1965, cette bâtisse bourgeoise flamande est rachetée à la famille Bouly-de-Lesdain, descendant d’Alexandre Vandercolme, par l’association diocésaine de Lille qui sous l’impulsion de l’abbé Dezomer, y ajoute, en 1965 et au sud de la structure initiale, un bâtiment en brique sur 3 niveaux et destiné à l’accueil et à l’hébergement de groupes. En 1982, l’association ajoute, au nord du bâtiment d’origine, une salle d’accueil, salle des fêtes, pouvant contenir 150 personnes. Cet endroit devenu lieu de halte spirituelle avec hébergement et restauration pour séminaires et autres retraites, fonctionnera jusqu’en août 1996 date à laquelle le propriétaire décide de le mettre en vente. En novembre 1997, la Communauté de Communes de Flandre se porte acquéreur de la propriété sur la base d’un projet touristique initialisé par la commune de REXPOËDE. A l’issue des travaux de réhabilitation en 2002, la Commune devient propriétaire de cet équipement touristique.
Le jardin
Au printemps 2003, « Le Domaine du GROËNHOF » est inauguré. Cet hôtel/restaurant/brasserie/salon de thé accueille une clientèle de groupe et individuelle. A cet égard, le parc, de par la richesse de ses essences, constitue un atout de premier ordre. Il est le prolongement indispensable de ces activités en apportant, le calme, le repos et l’évasion. Le « Jardin Public ». L’intérêt particulier de ce jardin dit « à l’anglaise » réside dans son état exceptionnel de conservation. Il ne semble pas avoir été modifié depuis le XIXème siècle même si quelques arbres ont été arrachés lors des deux dernières guerres. Ce jardin utilise encore la même organisation et les mêmes références stylistiques que celles développées lors de la création du jardin de Claude Monet (Peintre : 1840 – 1926) au jardin de Giverny. Les arbres d’essences rares n’ont fait que croître pour atteindre aujourd’hui une dimension impressionnante et assez rare (Séquoia, hêtres pourpres, chêne rouged’Amérique, magnolia, Tulipier de Virginie,…). Dans le Nord de la France, le Jardin de REXPOËDE est un des derniers grands jardins du XIXème siècle conservé en l’état.
L’église Saint-Omer
La première église issue de la primitive chapelle de 1160 est reconstruite en 1557, mais un pilier, portant le millésime 1497, subsista jusqu’au remaniement de 1900.
Initialement dédiée à Saint Nicolas, elle se place sous le vocable de Saint-Omer. La majorité des églises flamandes (comme celle de Rexpoëde) sont du type église-halle, avec trois nefs d’égale hauteur d’où émerge la tour à la croisée du transept.
Un tremblement de terre ébranla si sérieusement cette tour qu’elle dut être remplacée en 1900. La commune vendit ses hectares de dunes en front de mer jouxtant la frontière, à l’emplacement même de l’actuel camping du Perroquet à Bray-Dunes, pour couvrir les frais de la nouvelle tour de 66 mètres, flèche comprise, qui s’élève actuellement au pignon ouest de l’église. Heureusement conçus et menés, d’importants travaux nous ont livré l’actuel beau vaisseau de style néogothique de 48 m sur 20 m (intérieur) qui a gardé la majeure partie de ses objets mobiliers, dont le buffet d’orgues provenant de l’Abbaye de Saint-Winoc à Bergues, stalles et chaire, ainsi que peintures votives avec textes néerlandais, langue encore usuelle de toute la Flandre intérieure parlée conjointement avec le français.
Gravée dans le bronze, en 1833, par Gorlier, fondeur à Frévent, la grande cloche a été baptisée en 1834 avec comme parrain l’illustre Lamartine, poète, homme politique et député de Bergues, que l’on pourrait croire fourvoyé en ce village si l’on ne savait qu’il y venait faire de fréquentes visites à son ami et grand électeur Jean-Louis Debuyser. Debuyser avait asséché les Moeres avec M. Bosquillon de Jenlis à la requête du comte Hervyn de Nevele, et était maire de ce village.
Le Presbytère
Le presbytère, vieille et vaste demeure vendue en tant que bien national, fut racheté par la commune en 1812. Précédemment bien implanté dans la verdure, il perdit beaucoup de sa poésie lors de transformations malencontreuses qui lui ont enlevé son petit pont (avec piliers et grilles) qui franchissait sa douve comblée, ainsi que ses arbres.
Aujourd’hui, il existe une rue dénomée « rue du nouveau moulin » située entre la route de Bergues et la route des Moëres, au Nord-Ouest du village.
Les moulins à vent
Dans la dernière partie du XIXe siècle, le village possédait encore ses quatre moulins à vent répondant aux noms suivants :
De Practyque (la pratique), près de l’actuel lotissement « La Roseraie »
De Kerkhof Meulen (moulin du cimetière), au sud immédiat du presbytère, alors que le cimetière entourait encore l’église jusqu’en 1908, date de son transfert
Den Disch Meulen, ou moulin des pauvres, a l’intersection de la route d’Ypres et du chemin du Preek Hoek
jusqu’en 1950, travaillait encore le Klooster Meulen, au lieu-dit le « Zwaerte Gat », et qui était, sans erreur, le plus vieux moulin d’Europe. En effet, Mabille de Poncheville, dans « Flandre et Artois » (1938), dit : « Le plus vieux moulin d’Europe aurait été à Rexpoëde et datait de l’an 1001. » Il y a avait en effet dans ce moulin une pièce de charpente portant les dates 1001, 1243, 18.., qui avaient été reportées sur une pièce de remplacement ainsi que le voulait la coutume des charpentiers de moulins.
Joseph Dezitter, auteur de plusieurs livres sur la Flandre, a confirmé. Cette pièce de bois existe toujours. Le moulin fut volontairement abattu par son dernier propriétaire qui le tenait d’un lointain aïeul qui l’avait acquis, en assignats, à une vente de « biens nationaux » (en néerlandais Natie Goed), biens religieux ou nobles annexés par la Révolution, et cela à travers toute la France où la terre appartenait à ces détenteurs de privilèges jusqu’à leur abandon dans la nuit du 4 août 1789. Mais, dans cette Flandre conservatrice, ces acquisitions, considérées comme sacrilège, furent prétexte à des contes fantastiques où l’on voyait les acquéreurs en proie aux tourments de l’enfer et leur descendance vouée aux gémonies en raison de ces achats maudits. Cette version, créée et savamment orchestrée par le clergé du Concordat, alla jusqu’à susciter des fondations charitables à seule fin de lever l’interdit pesant sur la mémoire de ces profiteurs ou présentés comme tels…
La maison « Espagnole »
Maison rurale flamande datant de 1760. On notera plus particulièrement les vent-berges qui protègent la toiture..
Les cafés
Les estaminets ou cafés se comptèrent jusqu’à 71 au début du siècle alors qu’il en reste un à ce jour.
LA DISTILLERIE
La distillerie qui fabriquait de l’alcool de betteraves, naquit vers 1880 et fut très active jusqu’en 1954. A ce jour, il y reste comme vestige la cheminée, route de West-Cappel.
Ses chapelles et autres « objets » de culte religieux
Comme dans tous les villages de Flandre, Rexpoëde peut s’enorgueillir de multiples chapelles, plus remarquables les unes des autres qui s’érigent le long des routes de campagne.
Les chapelles isolées de tout édifice sont peut-être celles qui offrent le plus de diversité dans leur origine et aussi de variété dans leur plan. Quelle que soit la pensée qui ait présidé à leur érection, accomplissement d’un vœu, commémoration d’un événement important, culte local de la madone ou d’un saint protecteur, célébration d’un office religieux à l’intention des morts, toutes ces chapelles ne comprennent le plus souvent qu’une petite salle ornée d’un autel en face la porte .